St Quentin Fallavier, une passerelle vers l’histoire….

27 mai 1849, rixe à St Quentin,

Mais avant de vous parler de ce fait divers, un peu de contexte historique.

Par Eugène Delacroix — This page from 1st-art-gallery.com, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=38989
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Depuis la révolution de 1789, la France a connu différents régiments politiques. En résumé, la 1er république, l’empire puis le retour de la monarchie constitutionnelle. Juillet 1830, la France connait un nouveau soulèvement du peuple. C’est la révolution de Juillet 1830 dites « Trois Glorieuses ». Il en découle la monarchie de juillet qui met sur le trône un nouveau roi, Louis-Philippe Ier. Durant cette période des tensions, révoltes et insurrections éclatent en peu partout en France. Non loin de chez nous et pour ne citer que celles-ci, en novembre 1831 et avril 1834, les deux révoltes des Canuts. Février 1848, le peuple français se soulève, la troisième révolution est enclenchée (phénomène qui touchera un grand nombre de pays en Europe. Période appelée le printemps des révolutions).

Par François Gérard — Versailles, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1401140

Le roi va vite abdiquer et la 2ème république est proclamée. Nous pourrions imaginer que tout irait de mieux en mieux, mais les famines des périodes précédentes, les conséquences de la crise économique, le progrès agricole et l’industrialisation du pays ne profitant qu’à une minorité aggravent les conditions de vie de la petite paysannerie qui représente 75% de la population. Sans parler, du nouvel impôt de 45 centimes et j’en passe. Le milieu rural se sent abusé, se révolte, période nommée les troubles agraires de 1848. La gendarmerie est numériquement débordée, la garde nationale fréquemment défaillante, le gouvernement appelle alors l’armée pour mater l’agitation paysanne.

En1849 les troubles se sont atténués mais l’esprit populaire reste marqué. C’est dans ce contexte tendu que ce fait divers va se dérouler :

Nous sommes donc le 27 mai 1849, à Saint Quentin, jour de fête de la commune célébré par les villageois. Un bal est organisé pour cette occasion sur la place, en face d’une petite maison qui sert de maison-commune où se trouve en poste le 22° régiment d’infanterie de ligne.

Il est 5 heures du soir, dans le cabaret se situant sur cette même place, dînent quelques sous-officiers pensionnaires de l’établissement, lorsque deux hommes un peu éméchés y pénètrent avec l’intention de provoquer les militaires attablés. Une échauffourée en découle par suite d’une bousculade, un des deux hommes se retrouve rapidement au sol à la suite de l’intervention d’un sergent. Les villageois témoins de la scène font cesser aussitôt cette querelle et les deux provocateurs en profitent pour quitter les lieux.

On aurait pu penser que cette affaire serait classée sans suite, mais quelque temps après, ils reviennent accompagnés par plusieurs individus dont le père de celui tombé au sol. Cet homme certainement ivre exalte la foule contre les militaires et demande vengeance pour son fils. Il tente de désarmer un homme en faction devant le poste. C’est le geste de trop qui déclenche la rixe.

Le résultat fut de nombreuses blessures sans grande gravité. Néanmoins, le capitaine Rognat fut blessé à la lèvre supérieure avec une dent cassée après avoir reçu une pierre. Il eut tout de même la sagesse de prononcer des paroles de paix et de conciliation et le calme revint.

Dès le lundi matin, gendarmes, juge de paix de la Verpillière puis procureur de la république et juge d’instruction ouvrent une instruction. Suites aux investigations, trois habitants de la commune puis un quatrième sont arrêtés préventivement.

Traduits devant le tribunal correctionnel de Vienne, deux d’entre eux sont condamnés à deux ans de prison ferme ; quant aux deux autres ils sont condamnés à six mois de la même peine.

L’ensemble de ces faits sont rapportés dans le Journal de Vienne et de l’Isère par un abonné. L’auteur termine son récit par une réflexion sur les causes de tel faits et termine par « l’habitude des cabarets et de la boisson les expose à perdre non seulement leur temps, leur argent, leur santé et leur raison mais encore, ce qui est le plus précieux que tout, leur honneur et leur réputation ».

Au-delà de cette anecdote, il y a plusieurs points importants pour l’histoire et le patrimoine de notre commune, de notre région mais aussi sur l’histoire de France :

Régiment de ligne du 1er empire.

Quelques mots pour le 22ème régiment de ligne. Ce régiment voit le jour durant la révolution française à partir du régiment des Viennois, un régiment français d’Ancien Régime. Il sera nommé ainsi de 1820 à 1887. Durant cette période, il participe en 1831 à la campagne des Dix-Jours opposant la France et la Belgique contre les Pays Bas, puis en 1832 au siège d’Anvers. En 1839, il est envoyé en Algérie. Durant le Second Empire, il participera en 1859 à la Campagne d’Italie. Le 17 août 1870, le 22e régiment d’infanterie de ligne fait partie de l’Armée de Châlons. Le régiment combat à Sedan, puis à Champigny. 23 au 26 août 1870 : puis il marche vers l’Est. Le 29 août 1870 il passe la Meuse à Mouzon et participe à la bataille de Beaumont. Souvenez-vous de ce passage car il fera l’objet d’un futur article.

Des soldats du 22ème régiment de ligne sont donc en faction à St Quentin, certainement suite aux troubles agraires, pour assurer le calme au village. Ils sont en poste dans la maison commune (mairie) située sur la place de la commune. Cette place est soit située à proximité immédiate de l’église actuelle construite en 1828, soit c’est la place d’en bas (place des géraniums) ou se trouvait l’ancienne église. Mais ce qui est sûr c’est que la maison commune mentionnée dans cet article n’est pas la petite mairie, bâtie aux alentours de 1853. Cette découverte d’une maison commune avant la petite mairie, nous a été confirmée grâce aux recherches dans les archives municipales de Delphine Jouve, responsable secteur patrimoine à la mairie de Saint Quentin Fallavier. Voici son travail de recherche et son analyse :

La mention de la « maison communale » apparait dans les registres des délibérations dès 1800, cependant pas de précision l’emplacement du lieu, ni de mentions de travaux sur ce bâtiment. Dans une délibération du 21 février 1808 il est fait mention du loyer de la maison commune payé au Sieur Bois 30 francs et 67 centimes. Jean Crisostome (probablement pour Chrysostome) Bois fut le premier maire de Saint-Quentin Fallavier et dans la toute première délibération (1799) il précise que lui et son adjoint se sont réunis dans « notre maison d’habitation ». C’est sans doute cette maison qui a pris pour appellation « maison commune » très vite par la suite.

Il est fait mention de 1808 à 1812 puis de 1814 à 1821 du paiement d’un loyer pour la « maison commune » à Monsieur Frizon de 24 francs. Il semblerait que durant ces années-là, le dénommé Frizon est secrétaire de Mairie. Toujours pas de mention de lieu pour la maison-commune. Il est très probable que cette maison commune soit un autre lieu que celle utilisée de 1799 à 1807 et propriété de Monsieur Bois. De 1822 à 1827 le loyer pour la maison commune reste de 24 Frcs. Le nom du bénéficiaire n’est pas mentionné.

En 1828 le loyer passe à 34 Frcs. 1829 à 1833 le loyer de la maison comme reste à 24 francs par an. Pas de nom du bénéficiaire. 1848 : pas de mention de loyer mais une somme de 150 francs allouée à des réparations à la maison commune (pas plus de précisions) Pour les années 1849 et 1850, le loyer pour la maison commune disparait des dépenses de la municipalité.

A ce jour, nous ne pouvons pas en dire plus sur cette maison commune, mais nous essayerons ultérieurement d’en savoir davantage.

Revenons à notre fait-divers, Capitaine Jean-Baptiste Rognat ou Rogniat, nous ne savons que peu de choses sur lui. Mais nous retrouvons ses traces, avec deux orthographes. Né le 17 avril 1797 à Chatonnay, Isère. Marié à Elisabeth Gazet, ils eurent 2 enfants, Louis Benoit et Etienne Auguste. Il reçut le titre de Chevalier de la légion d’honneur, finit sa vie à Lyon où il s’éteignit le 7 février 1889 à l’âge de 92 ans.

Quant à ses fils, tous deux sont devenus architectes à Lyon. Etienne sera même élève de son frère, de l’École des Beaux-Arts de Lyon, sous Anthonin Louvier  (où il a obtenu, en 1882, le 1er prix d’architecture pour une Porte monumentale pour la ville de Lyon) ; il eut aussi comme maître Paul Blondel, à Paris.

Etienne est collaborateur de son frère dans divers travaux importants. Il deviendra membre depuis 1880, puis président en 1890, de la société de l’Union Architecturale de Lyon. Il participa à la réalisation de la statut du Monument au docteur Ollier – Lyon – 1904. Malheureusement, elle a été fondue durant l’Occupation, en 1942. Louis Rogniat fut un grand architecte de son temps, beaucoup de bâtiments sont de son œuvre dont 3 dans nos environs le château Coron et la villa Ogier à La Verpillière, et la transformation et l’agrandissement de la villa (château) Charvet à Vaulx Milieu.

Voilà, vous savez tout sur ce fait divers. N’hésitez pas à laisser un commentaire, vos remarques ou des informations complémentaires et un like, et de partager. Pour nous contacter : Association Patrimoine SQF <histoiresqf@gmail.com>

Sources de cet article :

Lectura Plus, le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes

Lectura Plus, le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes

Lectura Plus, le portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes

L’armée et la répression dans les campagnes (1848) (persee.fr)

22e régiment d’infanterie (France) — Wikipédia (wikipedia.org)

Jean Baptiste ROGNIAT – Geneanet

Pour en savoir plus sur les Frères Rogniat, pages 337 à 339 ; Anthonin Louvier, pages 223 et 224 :  https://ia600904.us.archive.org/3/items/architectesnoti00chargoog/architectesnoti00chargoog.pdf

Paul Blondel — Wikipédia (wikipedia.org)Monument Ollier, Vue du monument Ollier, vers 1900 (Arch. mun. Lyon, 4 Fi 00201, carte postale). (IVR82_20126900806NUCB) – Inventaire Général du Patrimoine Culturel (auvergnerhonealpes.fr)


6 mai 1944, Saint-Quentin-Fallavier

Nous sommes un an et deux jours avant la date officielle de la fin de la seconde guerre mondiale, le 6 mai 1944 ; aux alentours de 5h du matin, non loin de la voie ferrée, au lieu-dit « Buyat », des Saint Quentinois trouvent le corps d’un jeune homme criblé de balles de pistolet mitrailleur. Un des pieds est brûlé.

Le corps est non identifié et reçoit une sépulture au cimetière de la Pontière à Saint-Quentin-Fallavier.

Les semaines passent et environ 3 semaines plus tard, l’abbé Champon, aumônier du maquis, identifie son ami Jacques Molé.

Nous allons tenter de vous raconter la courte et héroïque vie de Jacques Albert Molé alias Emmanuel.

Issu du mariage d’Albert Molé, fils d’Etienne, Ernest Molé, contrôleur des contributions, chevalier de la légion d’honneur, et de Suzanne, Andrée Lambert le 8 juin 1921, Jacques, Albert Molé est né le 1 avril 1922 à Paris dans le IIIème arrondissement. Jacques est âgé de 11 ans lorsque son père décède le 23 décembre 1933 (source : https://www.geneanet.org/ acte de décès 60 de la Mairie de Pomponne 77). Suite à sa mort, Jacques bénéficie d’une pension civile. Il termine ses études secondaires sur Mâcon, et c’est certainement à cette époque qu’il devient scout.  Puis il intègre la faculté de droit puis l’école libre des sciences politiques repliée à Lyon.

Carte postale : Promesse de scout routier

Jacques Albert Molé est un fervent catholique. Il s’investit dans la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC mouvement créé en 1927) mais aussi la Maison des Étudiants Catholiques. Il rejoint les scouts « routiers », qui sont le prolongement du scoutisme destiné aux « aînés », et en 1942, il devient chef du Groupe Albert de Mun, aujourd’hui basé à Villefranche sur Saône.

A cette même période, l’Allemagne nazie institue le Service du Travail Obligatoire (STO). La France Pétainiste doit envoyer ses jeunes travailleurs en Allemagne. Paul Doncœur, Aumônier national de la route scout de France, prend des positions politiques et réclame des scouts et des cadet un engagement loyal derrière le Maréchal Pétain.

En attendant et pour remplir ces objectifs, les services allemands organisent des rafles d’une brutalité inefficace, ce qui conduit Pierre Laval, alors Chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur et ministre de l’Information à proposer en Conseil des ministres du 5 février 1943 un texte législatif instituant le STO proprement dit, en vertu duquel les jeunes nés dans les années 1920-1922 sont requis pour le service du travail en Allemagne

Cette décision a comme conséquence une scission chez les Scouts Catholiques et, parmi eux, Jacques Albert Molé rejoint la résistance.

Janvier-février 1943, Jacques Molé publie un article intitulé « Crise » dans le bulletin Le Lyonnais, destiné aux routiers où il s’oppose à la soumission aveugle. Il y développe également une réflexion sur la crise de conscience qui secoue les routiers scouts de France. Le bulletin sera interdit par Vichy.

Mars 1943, Jacques Molé organise le « clan Notre-Dame des Maquis » à Tréminis (Isère), en vue de regrouper tous les scouts « routiers » appelés au STO et d’assurer leur formation.

Juillet 1943, il prend définitivement le maquis dans le Trièves, Sous le pseudonyme d’Emmanuel. Sous-lieutenant au 6e BCA devient adjoint du chef du secteur IV de l’Armée Secrète de l’Isère.

Après 6 mois de maquis, il écrit ces mots à ses scouts « La parole divine reste toujours vraie, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour les siens ; il n’y a donc pas acte plus efficace pour les sauver… Les difficultés n’ont fait que renforcer mon idéal. » 

Tout va s’accélérer pour lui : nous sommes à Monestier-de-Clermont (Isère), la voiture avec laquelle il se déplace tombe en panne. Il doit prendre une chambre à l’hôtel Major place de la halle.

Le 1er mai 1944, L’hôtel est cerné par la milice française. Il parvient dans un premier temps à leur échapper mais au bout d’une centaine de mètres, chemin de la Lauzère, il est capturé. L’histoire ne nous raconte pas comment la milice eut connaissance de sa présence.

Conduit à Saint-Martin-d’Uriage (Isère), certainement au château d’Uriage qui abritait l’école des cadres de la milice. Néanmoins, il est torturé trois jours durant, mais il ne cède pas.

Carte poste, Hôtel Major à Monestier-de-Clermont

Son transfert à Lyon est décidé et le 6 mai 1944, au cours du voyage en chemin de fer, Jacques Molé profite d’un ralentissement du convoi pour ouvrir la portière et sauter. Gêné par ses blessures, il ne peut échapper à ses gardiens qui ouvrent le feu et l’abattent.

La triste suite de son histoire, vous la connaissez.

Le 4 mai 1947, 10h30, une cérémonie religieuse fut organisée à l’église de Saint-Quentin-Fallavier en l’honneur de Jacques Molé dit Emmanuel. À 15h, le convoi partit avec sa dépouille pour se rendre au cimetière du Père Lachaise à Paris, XXème ou aura lieu l’inhumation dans le caveau Familial.

Jacques Molé obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, lieutenant des Forces françaises de l’Intérieur. Il fut décoré de la Croix de guerre et élevé à la dignité de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Source : Isère – ANSFAC

Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Quentin-Fallavier, sur une plaque commémorative à Monestier-de-Clermont, sur la plaque commémorative de l’École libre des Sciences politiques, 9 rue de la Chaise à Paris VIIe arr., et sur la plaque commémorative des morts pour la France, mairie du VIIe arr. de Paris.

Bien que vide, sa tombe est encore visible au cimetière de Saint-Quentin-Fallavier, et ce cénotaphe est le modeste hommage de la commune à son sacrifice.

Tombe Jacques Molé à Saint-Quentin-Fallavier

Description : Dominant une simple dalle de béton, une croix de pierre se dresse sur son piédestal aux angles échancrés portant l’épitaphe. La croix elle-même, extrêmement sobre, comporte pour tout décor un médaillon carré en saillie à son intersection, orné d’une croix potencée lisse sur fond granuleux. Le montant inférieur porte une invocation gravée. Une plaque rapportée en marbre, posée grâce à un chevalet sur la dalle, détaille les circonstances du décès. Commentaire historique : La croix est volontairement, d’un modèle qui rappelle les cimetières militaires. La même avec une taille supérieure existe juste à côté pour Pierre Lemaire, mort pour la France le 20 août 1944 à 27 ans. La plaque non seulement détaille les circonstances du décès mais indique que le corps n’est plus conservé en ce lieu, la tombe est donc devenue cénotaphe. On peut rapprocher le type d’inscription de celle de la plaque consacrée un peu plus loin à C. Fournier (1916-2006) « 1° classe au 13° bataillon chasseurs alpins Chambéry « diables bleus » – croix de guerre 39-45 – durant 7 ans tu as servi la patrie – tes décorations, tes idées patriotiques, ton courage exemplaire t’ont accompagné jusqu’en terre. » Identifiant : 17515. Tiré de Portail des collections Département de l’Isère (isere.fr)

Sources :

Jacques Molé – Scoutopedia, l’Encyclopédie scoute ! (scoutwiki.org)

Base des militaires décédés pendant la Seconde Guerre mondiale – Jacques Albert MOLE – Mémoire des hommes (defense.gouv.fr)

MOLÉ Jacques, Albert [Pseudonyme dans la Résistance : Emmanuel] – Maitron

 Portail des collections Département de l’Isère (isere.fr)

Cimetière du Père Lachaise – APPL – MOLE Jacques (1922-1944) (appl-lachaise.net)

Isère – ANSFAC

Cérémonie en l’honneur de Jacques Molé à Monestiers – UNP-Isère Section DURAND-GIRALDO (my-unp-isere.com)

Saint-Martin-d’Uriage — Wikipédia (wikipedia.org)

Paul Doncœur — Wikipédia (wikipedia.org)

Pierre Laval — Wikipédia (wikipedia.org)

Service du travail obligatoire (France) — Wikipédia (wikipedia.org)

Routier (scoutisme) — Wikipédia (wikipedia.org)